Des Pionnières en quête de leur premier titre
- Par Basketball Magazine, le magazine de la Fédération Française de BasketBall
Crédits Photo : ©Christophe Ferre Photography
Ambitieux et déterminé, le Toulouse Métropole Basket se positionne en favori pour l’accession en LFB. Après deux saisons contrariées par la crise sanitaire, l’ex- pensionnaire de l’élite a toutes les cartes en main pour concrétiser son objectif.
Depuis sa relégation en 2016, le TMB s’est toujours présenté comme l’un des plus sérieux candidats au titre. 4e en 2020 puis 2e la saison dernière avant l’annulation des playoffs, le club toulousain a subi de plein fouet les répercussions de la crise sanitaire. Ces rendez-vous manqués n’ont fait que renforcer la volonté d’un club qui assume ses ambitions. "Nous avons tous vécu ça avec frustration et nous devons nous en servir pour être plus fort", explique Christian Faur, le Président du TMB. "Notre discours n’a pas dévié depuis le lancement de la saison. Le staff et les joueuses sont mobilisés pour offrir à nos supporters et partenaires le premier titre de champion de France de LF2 du club." Être les premières, voici donc le credo des Pionnières, le surnom donné aux basketteuses toulousaines en référence aux aventuriers de l’Aéropostale.
Après deux années compliquées pour l’ensemble du sport professionnel, le TMB veut capitaliser sur son statut d’équipe féminine n°1 à Toulouse. "Nous nous y employons tous les jours avec passion", confirme Christian Faur. "Nous avons dû faire face, comme tout le monde, à une baisse de chiffre d’affaires. Grace aux aides exceptionnelles de l’Etat et des collectivités locales nous avons pu tenir le choc dans cette période de crise. Malgré leurs difficultés, la très grande majorité des partenaires nous est restée fidèle et nous sentons les prémices d’un retour à la situation d’avant crise."
Sur le volet sportif, le TMB a opté pour la continuité avec des joueuses présentes au club depuis plusieurs saisons (Isabelle Strunc, Marine Mulumba, Noémie Brochant, Margot De Freitas, etc.) et un entraîneur nommé à la tête de l’équipe professionnelle dès 2016, au tout début de la reconquête. "Nous avons fait confiance à Xavier Noguera pour développer le projet sportif du club et accompagner les joueuses issues du centre de formation vers le professionnalisme. Les évolutions de Noémie Brochant et Margot De Freitas en sont la parfaite illustration et nous serions très fiers si elles pouvaient devenir championnes de France LF2 après leur titre en NF3 avec les espoirs. Elles écrivent l’histoire du club dans un contexte de stabilité construit patiemment par le coach avec une ossature de qualité qu’il a su améliorer par petites touches. Nous sommes convaincus que ce travail de qualité finira par payer."
Les résultats actuels tendent en ce sens. Fin février, quelques rencontres avant l’épilogue de la saison régulière, le TMB était seul leader avec deux victoires d’avance sur Mondeville, son premier poursuivant. Pour asseoir leur position, les Pionnières ont bâti un collectif ultra léché au fil des rencontres. Attaque n°1 en LF2 (74,7 points marqués), Toulouse est l’équipe qui partage le plus le cuir (21,5 passes) et celle qui le gaspille le moins (15,4 ballons perdus). "C’est une identité de jeu que nous avons depuis déjà plusieurs années", rappelle Xavier Noguera. "Il est primordial de ne pas s’appuyer seulement sur une ou deux forces offensives. Quand nous recrutons, nous nous orientons vers des profils qui aiment cette façon de jouer au basket. Nous faisons en sorte qu’il n’y ait pas d’égoïsme dans le groupe." Au relais de la Suédoise Kalis Loyd, première option de l’attaque (19,8 points par match) et deuxième évaluation du championnat (22,3), cinq Toulousaines assurent plus de 8 points par rencontre. Ajoutons à cette force de frappe une défense de fer (59,1 points encaissés) et il est facile de comprendre comment le TMB a tissé son costume de favori. "Nous répondons aux objectifs fixés mais nous restons sur nos gardes", exprime le coach. "On ne peut pas nier que nous sommes en bonne position à ce stade mais la situation idéale serait d’être à la première place à la fin de la saison régulière", complète Christian Faur. "Dans tous les cas, il ne faudra pas s’enflammer et garder à l’esprit que les compteurs seront remis à zéro au début des playoffs."
Avec un effectif quasiment au complet à l’heure d’écrire ces lignes, Xavier Noguera avait hâte de voir le comportement de son équipe à l’épreuve des matches éliminatoires. "C’est un plaisir de coacher ce groupe au quotidien. Il faut continuer à progresser sur l’alternance de notre jeu mais grâce aux affinités tactiques et techniques déjà développées, il est facile de mettre de nouvelles choses en place. Nous attendions les playoffs avec impatience la saison dernière et malheureusement, l’aventure s’est arrêtée prématurément. Nous sommes un sport spectacle, nous avons vocation à vibrer avec le public. Les joueuses ont besoin de ça, les clubs aussi."
Comme tous les pensionnaires de la division, Toulouse a dû s’armer de patience avant d’entendre à nouveau les encouragements de ses supporters. "Les dernières affluences sont très encourageantes", souligne néanmoins le Président Faur. "Nous allons d’ailleurs lancer une campagne spécifique pour les playoffs avec l’ambition de remplir le petit palais des sports et embarquer tous nos fans dans la course au titre." Supporters, joueuses, staff, dirigeants, partenaires ou bénévoles, tous n’ont que le mot champion à la bouche. "Il faut que nous montions", admet Xavier Noguera. "Tout le monde veut retrouver la LFB, l’attente est forte." Au club depuis treize ans, le formateur est bien placé pour mesurer le chemin parcouru ces dernières saisons. "Personnellement, je ne m’occupe que du sportif mais je vois que les dirigeants font un travail acharné pour développer le partenariat et véhiculer une belle image du TMB. Nous avons un service communication très performant, ça aide à obtenir de la visibilité. En interne, le club a passé un cap."
À l’image d’autres clubs avant lui, le TMB, né en 2008 seulement, a profité de sa relégation dans l’antichambre pour consolider ses fondations. "Nous avons investi pour le futur durant la pandémie de sorte à être beaucoup plus autonome financièrement", détaille Christian Faur. "Nous avons clairement l’ambition de faire évoluer notre modèle économique vers un équilibre financier pas uniquement basé sur le soutien de la force publique et du partenariat. J’ai le plaisir d’échanger avec tous mes collègues présidents des clubs pros de la Métropole et nous devons nous inspirer de leurs réussites." En attendant, les Pionnières entendent bien écrire le plus beau chapitre de leur jeune histoire...
Jérémy Barbier
Crédits Photo : ©Christophe Ferre Photography